6 février 2024
Il n’y a pas de fatalité à vivre un premier échec professionnel tôt dans sa carrière. C’est l’intéressante conclusion d’une étude publiée par les chercheurs Gloria Kutscher et Wolfgang Mayrhofer en 2023, qui montrent que les apprentis qui subissent un revers professionnel ont tendance à faire des choix plus «conscients» par la suite. Ils mènent des vies professionnelles plus «intentionnelles» et finalement, plus satisfaisantes. Explications.
C’est la conclusion à laquelle est arrivée l’équipe de recherche de l’université viennoise de l’économie et des affaires WU après avoir analysé le parcours de 42 jeunes professionnels autrichiens:
Nous avons découvert que les apprentis qui surmontent des revers au tout début de leur carrière s’engagent plus délibérément dans une recherche de sens, ce qui les mène à cultiver des attentes et des aspirations associées à la croissance professionnelle, expliquent les auteurs de la recherche dans le Harvard Business Review.
Selon leurs observations, ces premiers échecs, reculs ou bifurcations professionnels continuent de peser sur les choix professionnels qu’ils ferons par la suite :
Les gens qui expérimentent un revers, malgré le sentiment initial d’avoir perdu le cap, ont un changement de perspective positif. Le contrecoup du revers les pousse à reconsidérer et recadrer leur carrière d’une manière plus authentique à leur être intérieur, ce qui les aide à obtenir du succès. En contraste, les gens sans revers ont tendance à poursuivre des parcours carrières plus conventionnels, guidés par des choix prudents, et les grandes occasions d’avancement leur paraissent peu attrayantes et parfois même invisibles.»
Comment rebondir
Vivre un échec professionnel n’est jamais facile, surtout en début de carrière. Gloria Kutscher et Wolfgang Mayrhofer ont donné quelques conseils pour tirer le meilleur parti de cette épreuve:
Premièrement, reconnaissez que les décisions qui vous ont amené sur le chemin actuel ont été prises par une version antérieure, moins expérimentée de vous-mêmes. Prenez un pas de recul et demandez-vous si les objectifs que vous poursuivez sont toujours appropriés pour atteindre les grandes compétences et connaissances et la compréhension de ce qu’est une carrière réussie. Et comment puis-je me mettre à jour pour atteindre ce qui est important pour moi, maintenant?»
Le deuxième conseil porte sur les stratégies à adopter pour se réactualiser.
Plusieurs personnes ont une vision très étroite de ce qu’est une carrière couronnée de succès. Habituellement, cela implique de grimper le prochain échelon de l’organisation qui nous emploie. Mais une fois qu’on se libère des contraintes que l’on s’impose soi-même, de nouvelles voix s’ouvrent à nous. Ouvrez-vous à des occasions non orthodoxes en considérant toute l’étendue de votre secteur d’activités.»
La réponse est peut-être sous votre nez:
Demandez-vous quels aspects de votre travail vous appréciez le plus, et dans quels autres contextes vos compétences pourraient vous être utiles. En parlant à des professionnels à l’intérieur et à l’extérieur de votre industrie, vous allez découvrir des parcours non conventionnels, incluant des transitions vers des postes de gestion ou d’expert, ou même l’invention d’un nouveau rôle.»
Pas besoin d’attendre un revers…
En conclusion, les chercheurs rappellent qu’il n’est pas nécessaire d’attendre de vivre un revers, une rétrogradation ou un licenciement pour commencer à réfléchir à sa carrière.
Les gens qui ont une perspective de croissance professionnelle vont aller plus loin, en ayant continuellement des conversations sur comment ils peuvent se préparer à obtenir le prochain emploi.»
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