12 décembre 2023
De plus en plus d’entreprises obligent ou encouragent fortement leurs employés à revenir au bureau quelques jours par semaine. Ce sont autant d’occasions de casser la croûte en équipe et de resserrer les liens entre collègues… À l’ère post-pandémique, est-il encore permis de «manger seul dans son coin »?
Dans une publication récente, la consultante RH Annie Boilard faisait le constat que, depuis le retour au bureau, plusieurs travailleurs ont pris goût déjeuner « en groupe », considérant qu’ils mangent seuls à la maison le reste de la semaine. Piqué de curiosité, nous avons voulu connaître l’état d’esprit des travailleurs à ce sujet, en conduisant un sondage maison sur Linkedin.
Mentionnons qu’Annie Boilard a, elle aussi, fait son propre sondage LinkedIn. Avec beaucoup plus de répondants (615 votes contre 67), les choix et les résultats sont légèrement différents :
La conclusion demeure toutefois la même : une forte proportion de travailleurs ont un penchant pour l’option «solo». Personnellement, je dois dire que ces résultats me surprennent. Ayant été – dans une autre vie – un employé «col bleu» et ensuite de «col blanc», j’ai toujours eu l’impression que prendre son lunch seul était très mal vu des collègues. Que c’était perçu comme un geste «d’hostilité social». Or, je constate qu’un solide 50% des gens préfèrent la quiétude d’un lunch «solo».
Quand je déjeune, j’aime bien décrocher, nous a expliqué un des répondants au sondage, sous le couvert de l’anonymat. J’aime regarder mes médias sociaux, écouter un podcast, de la musique, regarder les nouvelles, etc. Par contre, je sais également que, « corporativement », c’est mal vu de ne pas fréquenter l’équipe… Alors, à l’occasion, je vais dans la salle à manger et je discute avec mes collègues de thématiques souvent anodines et sans conséquence tels la température, Noël qui s’en vient ou encore, le coût de la vie qui augmente encore… Mais bon, ça me renseigne quand même un peu plus sur la vie trépidente de mes collègues. Bref! Je joue le jeu du travailleur. »
Comme l’explique Yvonne Sesonga, CRHA, il peut exister plusieurs raisons pour un employé de vouloir manger seul sur l’heure du midi:
Si tu es neurodivergent et introverti, avec des problèmes sensoriels, parfois, le lunch peut être salutaire, car c’est ton seul moment de répit. Même chose si tu parles dans ta deuxième ou troisième langue tout l’avant-midi, que ton milieu de travail n’est pas sécuritaire ou qu’il y a des tensions… L’heure du lunch est un temps personnel que l’on peut utiliser comme on veut. Toutefois, exclure un travailleur qui voudrait se joindre à un groupe peut aussi devenir problématique. L’équipe de travail doit montrer de l’ouverture; ensuite, les gens choisissent selon leur capacité.
Dans l’article mentionné en ouverture, Annie Boilard présentait l’heure du lunch comme un levier pour donner le goût aux travailleurs de revenir au bureau. Toutefois, la consultante insiste sur le fait que diner seul est absolument légitime et peut-être tout aussi bénéfique pour un travailleur.
Le seul «mauvais choix» serait de ne pas prendre de pause. Nous avons besoin de faire une coupure pour notre santé mentale et physique. Que l’on prenne une pause seul ou en groupe, nous allons en tirer des bénéfices. »
Voilà une nuance importante!
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