6 mars 2023
Dans ce nouvel épisode de Vecteur H, l’émission sur les ressources humaines en partenariat avec Isarta, Émilie Pelletier reçoit Annick Kwetcheu Gamo, spécialiste en éducation financière et fondatrice de Code F. L’occasion de parler d’un thème tabou : l’argent comme un possible facteur de stress chez les employés.
On parle beaucoup de santé physique, de santé mentale… mais on n’aborde nettement moins la santé financière. Pourtant, l’enjeu est au moins aussi important aussi bien personnellement que professionnellement.
L’argent, c’est la source de stress numéro 1″, affirme Annick Kwetcheu Gamo, fondatrice de Code F, une structure qui aide à bien gérer ses finances personnelles.
D’après elle, nous passons 10 heures par semaine à nous préoccuper de notre santé financière. Un sujet qui peut aussi grandement influé sur notre vie au travail.
D’après différentes études sur le sujet, on voit que des personnes en stress financier avouent passer une partie de leur temps au travail à s’occuper de leur gestion financière. On parle de 40 Mds de dollars de perte de productivité,» ajoute la spécialiste en éducation financière.
Un sujet multifacette
La santé financière, c’est tout ce qui touche à la situation financière, personnelle et familiale d’une personne. Cela va de la préparation à la retraite aux investissements en passant par les aspects fiscaux et juridiques. Prenons par exemple le cas des assurances ou des testaments. On parle alors de mauvaise santé en cas de manque de protection, d’absence de fonds d’urgence voire de surendettement.
Annick Kwetcheu Gamo précise également que l’expression souvent utilisée de littératie financière comporte en réalité trois facteurs permettant de faire des choix financiers éclairés et responsables :
- la connaissance
- la compétence
- et la confiance en soi
Le dernier point étant souvent oublié dans l’équation alors qu’il est tout aussi important que les autres.
Quel rôle pour les entreprises et les RH ?
Pourquoi parler de stress financier dans une émission consacrée aux RH ?
Beaucoup d’entreprises considèrent en effet que ce n’est pas leur rôle de s’occuper de ces sujets. Il s’agit de la vie privée de leurs employées,» atteste Annick.
Une erreur toutefois selon elle. D’une part, au même titre que la santé physique ou mentale, le stress financier a un impact direct sur l’engagement au travail. Cela représente donc un coût indirect pour l’entreprise. D’autre part, dans ce contexte de pénurie de main-d’oeuvre, cela peut être une façon, pour les entreprises de contribuer au bien-être de leur monde et d’attirer et retenir les meilleurs talents.
Pour la fondatrice de Code F, la sensibilisation et la prise d’information proactive des gestionnaires est une première étape pour aborder le sujet en entreprise. Mais ce n’est pas suffisant.
Cela prend un accompagnement individualisé. La personne peut en effet s’ouvrir plus facilement que dans un cadre de groupe», explique-t-elle.
De ce point de vue, les RH ont aussi un rôle crucial à jouer. À savoir, s’assurer que les politiques pour aider les employés sont premièrement existantes et deuxièmement connus de ces derniers ! Sachant que le sujet est relativement tabou et sensible. Il comporte toute une dimension psychologique, de rapport social et de regard des autres.
Pour conclure, Annick Kwetcheu Gamo évoque quelques clés de son accompagnement. D’une part, aller toujours à la racine du mal en creusant minutieusement le budget des personnes qu’elle suit. Mais aussi, savoir se fixer des objectifs (par exemple prendre un congé sabbatique dans 5 ans), établir un plan budgétaire en conséquence puis le suivre au jour le jour. Ceci est la meilleure façon de savoir où va son argent et dans quel but il est mis de côté !
Visionner l’épisode :
